Cette page va illustrer comment sont prises les décisions au sein de l’enseignement supérieur, du plus proche de vous : la composante où vous suivez vos cours tous les jours jusqu’au ministère. Elle mettra également en avant l’intérêt de participer aux élections et de choisir vos représentants étudiants.
La démocratie universitaire
En France, nous appliquons un système démocratique à toutes les échelles. La vie universitaire ne fait pas exception : que ce soit au CROUS ou à l’université, il existe plusieurs conseils fonctionnant de façon démocratique auxquels participent les représentants des acteurs de la communauté universitaire (enseignants, personnels et étudiants) ainsi que des personnalités extérieures et qualifiées (entreprises partenaires, collectivités territoriales, établissements d’enseignement secondaire ou supérieur, structures culturelles, syndicats de salariés…)
Ces représentants sont élus ou nommés pour une période de 4 ans, à l’exception des représentants des étudiants qui sont élus tous les 2 ans au scrutin de liste à la représentation proportionnelle au plus fort reste à l’Université, et au scrutin de liste à la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne au CROUS.
Ainsi, l’enseignement supérieur offre l’opportunité aux étudiants de découvrir une nouvelle façon de travailler, de s’investir dans ses études et de se former. Tout comme l’engagement associatif, un mandat représentatif permet à des étudiants de développer des compétences personnels et des qualités professionnel, ce qui s’inscrit dans la ligne directe des missions universitaires.
Les enjeux de la représentation étudiante
La plupart du temps, nous ne comprenons l’intérêt des élus étudiants que lorsque nous faisons face à des problématiques qui surgissent au sein de notre filière ou de notre campus, or les enjeux sont en réalité bien plus importants. La présence d’étudiants dans les conseils est importante, à la fois pour les étudiants mais aussi pour l’Université et le CROUS. Elle permet de prendre des décisions collégialement et en prenant compte de tous les angles de vue. En effet, les enseignants, le personnel administratif et les étudiants n’ont pas le même rôle ni le même quotidien, et chacun pourra apporter une vision complémentaire que les autres n’auront pas.
Par ailleurs, en ayant un regard sur l’ensemble des activités de leur établissement, les élus étudiants pourront donner leur avis, participer aux débats, proposer leurs idées et intervenir dans des domaines très divers. Plus largement, ils pourront comprendre, expliquer voire même s’opposer aux décisions qui s’appliquent dans le quotidien des étudiants. Ainsi, on peut dire que les élus étudiants peuvent directement influer sur les conditions de vie et d’études de la communauté étudiante.
Une représentation étudiante menacée
Malheureusement, cette démocratie étudiante est aujourd’hui menacée. Depuis de nombreuses années, le taux de participation aux élections étudiantes est particulièrement bas (entre 3% et 10%). Il règne un manque d’information sur l’existence, le rôle et les actions des élus, qui ne sont par ailleurs que très rarement formés à leurs missions. Bien souvent, le système de gouvernance ne laisse que peu d’autonomie et de marge de manœuvre aux étudiants, poussant les élus à se désinvestir des conseils. Et en même temps, le paysage de l’ESR évolue, laissant de moins en moins de place aux représentants des étudiants. Ainsi, on observe d’année en année leur diminution flagrante avec par exemple la suppression des Conseils de Vie en Résidence (CVR) en 2020 ou encore la réduction du nombre de sièges dans les nouveaux établissements expérimentaux (EPE) alors qu’en parallèle, le nombre d’étudiants n’a jamais été aussi important.